Accueil Nous écrire S'abonner

 
   
 

HISTOIRE DU LIBAN

       D’origine araméenne, le mot Liban signifie “ blanc”, pour designer la neige blanche qui couronne ses montagnes.
Des preuves trouvées dans des caves tout au long de la cote prouvent que l’homme, dés l’époque Paléolithique, a vécu au Liban. D’ailleurs, dans a Bible, le Liban est mentionné 71 fois.
 
Phéniciens
       Peuple entrepreneur, les phéniciens se sont installés sur la cote dés le troisième millénaire avant J-C. Considères comme les successeurs des Cananéens, ils sont presque deux peuples indistingables. Certaines sources vont même à dire que les Phéniciens sont constitués de Cananéens, Amuréns   et Araméens.
   Gravé sur le sarcophage d’Ahiram, leur alphabet de 22 signes supplante le système cunéiforme et se répand dans toute la Méditerranée (vers 1300 av J-C).
   Leur expansion commerciale s’étendit sur tout le bassin méditerranéen. Des cités non phéniciennes, telle que Ugarit-Ras Shamra (environ 104 Km au Nord de Lattaquié) gardent des aspects importants de la culture phénicienne. Leurs colonies s’étendirent aussi jusqu’en Afrique du Nord à Utica et Carthage ; Cette dernière fit elle-même une expansion vers la Tunisie, l’Algérie, le Maroc et le sud de l’Espagne.
   La position stratégique de la Phénicie permit à ce peuple de développer le commerce, et surtout avec l’alphabet et son utilisation pour des fins commerciaux. Leurs exportations étaient principalement les bois de cèdre et de pin, du linge fin de Tyre, Byblos et Berythus, des habits pourpres teints au Morex, des broderies de Sidon, du métal, du verre, du sel, du vin,…A ce sujet, le prophète Ezéchiel (chapitre 27 et 28) énumère les produits exportés de Tyre, couvrant la plupart du monde tel qu’il était connu à cette époque.
En plus des exportations, les Phéniciens avaient des activités de transit, spécialement pour les produits de l’Egypte et de Babylonie. En Egypte, les Phéniciens ont gagné une forte influence et les Tyriens avaient une grande partie de leurs actifs à Memphis. Les caravanes arabes contenant le parfum et les épices passaient par la Phénicie pour arriver en Grèce.
   Pour établir cette suprématie commerciale, les Phéniciens étaient des habiles navigateurs ; ils sont même parmi les premiers à se servir de l’Etoile Polaire pour se repérer dans leurs voyages.
 
Domination Assyrienne et Babylonienne
Au 9eme siècle av J-C, l’indépendance de la Phénicie a été de plus en plus menacée par l’avancée assyrienne. En 868 av J-C, Ashurnasipal II atteint la Méditerranée et ensuite son fils, Shalmaneser III, a établit sa suprématie sur la Phénicie.
       Durant la période neo-babylonnienne, Nebuchadrezar II, roi de la Babylonie, a dû encercler Tyre à plusieurs reprises, et durant 13 ans, avant qu’elle ne capitule.
 
Période perse
Les Perses ayant conquis les Babyloniens, ils ont, vers 583 av J-C dominé la Phénicie. Mais ils ont permis l’ouverture du marché de l’orient aux phéniciens. Le Liban, la Syrie, la Palestine et Chypre étaient la 5éme province de l’empire perse.
 
Période Grecque et Romaine
     En 332 av J-C, la ville de Tyre, assiégée pendant 8 mois, tomba à la fin entre les mains d’Alexandre Le Grand. Ainsi, les Phéniciens ont perdu leur puissance et influence régionale, et la ville égyptienne Alexandrie devint le pôle commercial de l’Orient.
   Après la mort d’Alexandre Le Grand (323 av. J-C), son empire fut divisé entre ses généraux : les Lagides contrôlèrent l’Egypte, et les Seleucides le Liban, la Syrie et la Palestine ; Mais ceux-ci ont laissé une certaine autonomie aux villes phéniciennes.
En 83 av. J-C, Tigranes II l’Arménien mis fin à la dynastie Séleucide en occupant le Mont-Liban. Les Romains, venus pour restaurer la dynastie Séleucide, prirent eux-mêmes le contrôle de la Phénicie en 64 av. J-C.
       Beyrouth, jusqu’ici peu connue, joua un rôle important durant la période romaine, surtout avec son école de droit.
Durant l’époque romaine, le christianisme se propagea dés la première moitié du 1er siècle. La Phénicie fut célèbre pour ses martyres chrétiens avant édit de Milan ( 313 ).
 
Conquête Arabe
       En 628 les troupes arabes envahirent la région. Après la défaite à la bataille de Yarmouk en 636, la côte libanaise tomba entre les mains des arabes. La montagne résista le plus à l’occupation arabe grâce aux Mardaites, durs combattants d’origine incertaine, installés au début dans le Nord du Liban.
Les Abbassides, qui prirent le pouvoir musulman après les Ommeyades, réprimèrent avec férocité une révolte chrétienne dans la montagne en 750.
Durant l’époque arabe, plusieurs changements eurent lieu au Liban : Les villes de la côte, jadis occupant une place importante dans la civilisation de la région, devinrent de simples villages ! ! ! En plus, de nouveaux peuples entrèrent dans le pays : arabes, perses, juifs,…
 
Suite au déclin de l’autorité Abbasside, le Liban fut gouverné successivement par les Toulomides ( IXème  siècle), les Ikchidites (Xème siècle) puis  les Fatimides (969-1171).
   
Les croisades
       A la fin du XIème siècle, en 1096, les Croisés, avec l’aide des Byzantins et des Arméniens, s’emparèrent de Jérusalem. En 1109, Tripoli tomba entre les mains des Croisés (appelés Francs), Beyrouth et Sidon en en 1110.
   Durant les deux siècles de leur occupation du Liban, les Croisés construirent des forteresses, des églises et des monastères sans pour autant imposer leurs rites ou religion aux habitants du pays. L’échange commercial prospéra à travers la Méditerranée avec les pays européens.

Les Mamelouks  
       En 1291, les Mamelouks commencèrent par occuper Tripoli pour ensuite envahir le Liban. Leurs expéditions militaires, menées en 1305 dans les régions de Kesrouan et du Metn de la montagne libanaise, massacrèrent les habitants des villages de ces régions.

Les Ottomans
       L’expansion ottomane dans la région commença avec le Sultan Sélim I qui, en 1516,  ajouta le Liban à son empire.
   Durant l’occupation ottomane, le Mont-Liban bénéficia d’un pouvoir autonome. Les familles des notables chrétiens et druzes, principales communautés de la Montagne, possédaient la majorité des terrains, infligeant un régime féodal.
Les émirs Maans prirent le pouvoir du Mont-Liban, et Fakhreddine II étendit son pouvoir sur presque tout le Liban qui connut à cette époque prospérité économique, culturelle, et calme politique. Plusieurs traités militaires et économiques furent conclu avec les Européens, notamment avec la Toscane.
Après les Maans, les Chéhab prirent le pouvoir à la Montagne. A partir de 1750, certains émirs Chehab et Lamah se convertirent au christianisme, et surtout au maronitisme. Au début du XIXème siècle, l’un de ces émirs, Bechir Chehab II, gouverna le Mont-Liban qui connu un important essor économique.
Mais les Egyptiens, avec Ibrahim Bacha, fils de Mohammed Ali, occupèrent le Liban en 1852. L’émir Béchir II coopéra avec eux, et le pouvoir des maronites augmenta par rapport à celui des druzes. Ces derniers menèrent une révolution en 1840 qui détrôna Bechir II. Bechir III, son successeur, fût aussi détrôné en 1841 après une autre révolte druze qui eu pour conséquence la fin du pouvoir des Chehab, et les Ottomans gouvernèrent directement le Mont-Liban.
   Mais les différends entre maronites et druzes obligèrent les Ottomans à diviser la Montagne en régions druzes et régions chrétiennes. Les conflits ne s’arrêtèrent pas et ils culminèrent en 1860 avec le massacre de milliers de chrétiens par les druzes. De même, en 1860, 5 milles chrétiens furent massacrés à Damas.
Pour protéger les chrétiens, les Français vinrent au Liban et ne le quittèrent qu’après avoir instauré un nouveau régime.

Mandat Français  
       Assoiffés de liberté, les Libanais ont délégué, en 1919, le patriarche maronite Elias Hoayek pour les représenter dans la Conférence de Versailles, et demander l’indépendance de leur pays. Le Patriarche a été à la hauteur de la situation, et le Grand Liban fût proclamé par le Général Gouraud le 1er septembre 1920, après la conférence de Saint-Remo en Italie, où le Liban fût placé sous mandat français. Le pays fut soumis à l’autorité d’un haut commissaire français, et d’une administration locale supervisée par des conseillers français.
Après des années de mandat français, les Libanais voulaient l’indépendance. Ainsi, le parlement libanais abrogea toutes les dispositions qui faisaient référence au mandat. La réaction française ne se fit pas attendre : le président de la République Béchara el-Khoury, le Premier ministre Ryad el-Solh, et les ministres furent arrêtés. Mais le mouvement populaire grandissant et l’intervention de l’Angleterre forcèrent les Français à libérer les responsables libanais, et l’indépendance fut proclamée le 22 novembre 1943.

Après l’indépendance.  
       Avec ses différentes communautés et les aspirations de chacune, le maintien de la paix dans le Liban n’est pas chose aisée. Un pacte non écrit, appelé “ Pacte National de 1943 ” partagea le pouvoir entre les différentes communautés : le président de la république est chrétien maronite, le Premier ministre musulman sunnite et le chef du parlement musulman chiite. Mais ce Pacte n’empêcha pas un climat de tension entre les différentes communautés.
   Après un amendement de la constitution, le Président Khoury resta au pouvoir pour un nouveau mandat. Mais l’opposition à ce nouveau mandat grandissait, et elle culmina en 1952, ce qui poussa Khoury à démissionner.
       Camille Chamoun fut alors élu président. Durant son mandat, le pays connu un fort boom économique et culturel. Mais suite à la création de la République Arabe Unie entre l’Egypte et la Syrie, plusieurs voix demandèrent l’association à cette nouvelle union. Cette demande fit apparaître des troupes musulmanes armées illégalement à Tripoli, au nord du Liban. Le chef de l’armée, le Général Fouad Chéhab, refusa d’envoyer l’armée libanaise pour arrêter les troupes illégales, ce qui poussa le Président Chamoun à demander une intervention internationale, principalement américaine.
       La “ crise de 1958 ” terminée, le mandat de Chamoun était à sa fin ; le parlement élut le Général Chehab à la Présidence. Durant son mandat, le Général Chehab s’efforça à améliorer l’administration publique ; de même, il garda de bonnes relations avec son entourage arabe.
       Son successeur, Charles Helou, avait un faible pouvoir. Durant cette période là, le problème des palestiniens armés installés au Liban s’imposa encore plus. Les accords de Caire, signés en 1969 après de fortes pressions exercées sur le Président Helou par les Palestiniens et le chef du gouvernement Karamé, leur permirent d’aménager des bases d’entraînement, et ils utilisèrent le Arqoub comme base d’opérations militaires contre Israël.
Durant le mandat de Soleiman Frangié, successeur de Helou, les Palestiniens constituèrent un vrai problème. En effet, après le “ septembre noir ” en 1970 en Jordanie, où les Palestiniens furent massacrés par l’armée jordanienne, de nombreux palestiniens affluent vers le Liban. Leurs camps armés constituèrent un Etat dans l’Etat, et ils furent un danger pour la population libanaise. Presque inaccessible à l’Etat, le sud du Liban fut nommé le “ Fath Land ”, Fath étant le nom de l’organisation palestinienne armée.
       Plusieurs accrochages entre l’armée et les Palestiniens eurent lieu. L’attaque contre une église, le 13 avril 1975, fut la goutte qui fit déborder le vase : la guerre éclata au Liban.